Notre pays, comme le monde entier, est brutalement plongé dans une des plus graves crises économiques de son histoire. Captés par la spéculation sur les marchés financiers au lieu de s’investir dans l’économie réelle, les énormes profits réalisés par la mise en concurrence et la surexploitation des salariés du monde entier ont alimenté une gigantesque bulle financière qui est en train d’exploser. Les dégâts financiers sont déjà considérables. Aux États-Unis, 2000 milliards de dollars (20% des retraites gérées par les fonds de pension) sont partis en fumée.
Face au désastre, les grands de la terre se réunissent en urgence (G4, G7, Eurogroupe…) pour renflouer le système financier. Des sommes fabuleuses, qui se comptent en milliers de milliards de dollars, sont mobilisées par les Etats pour boucher les trous aux frais des contribuables. Mais rien n’y fait jusqu’à présent. La sphère financière s’affole et les bourses connaissent un plongeon sans équivalent.
Cette crise d’ampleur historique ne s’arrêtera pas à la sphère financière. L’immobilier, par où la crise a démarré, est déjà touché de plein fouet. Si on ne fait rien d’efficace, la crise bancaire va mettre en très grande difficulté les PME, et toute l’activité productive. Avec d’importantes conséquences sur le chômage, déjà en hausse très nette depuis l’été. L’économie mondiale est entrée en récession. Elle risque de prendre une ampleur catastrophique, affectant les salaires, l’emploi, les retraites, le logement, l’accès à la santé, les services publics. C’est la vie quotidienne de chacune et chacun d’entre nous qui est menacée.
Les mesures annoncées aujourd’hui par le Président de la République , après la réunion hier de l’Eurogroupe, la mobilisation de milliards d’euros pour sauver les banques ne s’attaquent pas aux choix et aux pratiques qui ont conduit à la catastrophe d’aujourd’hui.
Le Président de la République en appelle à « l’union nationale ». Mais il propose que cette union se fasse autour des recettes libérales qui sont à la racine même de la crise en favorisant une nouvelle fois un système irresponsable. Ces mesures sont absolument insuffisantes. Il est complètement vain de prétendre « moraliser » le capitalisme. C’est le système lui-même qui est en crise parce qu’il est obsédé par les profits, la rentabilité et l’enrichissement de quelques uns au détriment de l’intérêt général, du développement de toutes et tous, et de la préservation de la planète. Un système qui va de crise en crise : sociale, alimentaire, écologique, financière, et nourrit des tensions et des conflits de plus en plus graves.
Dans la très grave situation où nous sommes, le Parti communiste appelle les citoyennes et les citoyens, les militants syndicalistes et associatifs à se mobiliser sous toutes les formes possibles. Il appelle les économistes de gauche qui veulent contribuer à ce mouvement à travailler ensemble pour faire émerger des propositions fortes et convergentes. Il appelle les personnalités et les forces politiques de gauche à se rassembler d’urgence pour porter ensemble un plan de mesures efficaces pour stopper et sortir de la crise. Et dessiner ainsi une alternative politique de gauche forte et audible.
Dans les jours qui viennent, il organisera mille rencontres dans tous le pays afin de débattre avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent des véritables solutions à la crise. Dès aujourd’hui, il lance une pétition visant à soutenir cette démarche et de premières propositions :
Mesures d’urgence
1. Il faut des mesures efficaces et justes pour sauver le système de crédit, vital pour notre économie. Mais en prenant des garanties contraignantes à l’égard des spéculateurs qui sont responsables de cette crise.
- Pas d’argent public sans pouvoir de gestion. S’il doit venir au secours d’un établissement financier , comme Dexia, l’Etat doit pouvoir contrôler sa stratégie et sa gestion. Et quand il l’estime justifié, compenser l’aide apportée par une nationalisation durable de ses actifs sains, contribuant ainsi à la constitution d’un grand pôle financier public.
- Organiser et exiger la transparence absolue du système bancaire. L’argent et la monnaie sont des biens communs, nécessaire à tous. Ils doivent être maîtrisés par tous les citoyens
- Suppression du boulier fiscal pour les plus riches.
- Refus de toutes nouvelles privatisations, à commencer par celle de La Poste , qu’il faut stopper de toute urgence.
- Plan de développement et de modernisation des services public
- Augmentation des salaires et des pensions
2. On trouve des centaines de milliards pour sauver le système financier. Un effort équivalent peut et doit être fait pour les simples gens dont l’activité et la consommation sont le cœur vital de l’économie. Il faut pour cela des mesures d’urgences permettant de rétablir vraiment la confiance en protégeant les salariés et les familles.
- Garantie absolue des dépôts bancaires des petits et moyens épargnants : cette mesure doit être prise dans toute l’union européenne dès le Conseil du 15 octobre.
- Garantie des rémunérations en cas de licenciement
- Garantie du logement, interdisant les expulsions, y compris pour les accédants touchés par la crise des crédits relais.
Des réformes de fond pour s’attaquer à la logique folle du capitalisme
1. Réorienter l’argent vers l’économie réelle. Nous proposons de réunir immédiatement un Grenelle du développement, avec tous les acteurs sociaux et économiques, pour décider des moyens de réorienter l’argent vers les salaires et le pouvoir d’achat, l’emploi et la formation, l’investissement, la santé, l’éducation et la recherche et toutes les dépenses socialement utiles.
2. Créer un grand pôle public du crédit. Autour de la banque des Dépôts et Consignations, des Caisses d’épargne, des banques mutualistes, de l’Oséo, de la banque postale, et les banques privées qui seraient renationalisées, ce pôle public doit avoir pour mission devrait impulser une politique de crédit favorisant l’investissement utile, et pénalisant lourdement les crédits à visée spéculative.
3. Contrôler les mouvements de capitaux. Il faut revenir sur l’aberrante liberté de circulation des capitaux qui alimente l’incendie financier. Dans le même sens, il faut engager une lutte acharnée contre les paradis fiscaux, dont l’existence, au sein même de l’Europe, permet à des capitaux considérables d’échapper à tout contrôle.
4. Aller vers un nouveau traité fondateur de l’Union européenne. La banque centrale européenne, aujourd’hui esclave des marchés financiers, doit être mise au service du développement de l’industrie et des services. En remettant en cause son « indépendance » à l’égard des pouvoirs politiques. Mais aussi en allant vers un nouveau traité mettant fin au pacte de stabilité, au dogme de la « concurrence libre et non faussée, et au choix du dumping social et fiscal.
5. Mettre le poids de la France et de l’Europe au service d’une refonte des institutions internationales à vocation économique et financière. Ayant pour but de favoriser un co-développement durable de tous les peuples, cette refonte doit s’accompagner de la création d’une monnaie commune mondiale mettant fin à l’hégémonie désastreuse du dollar.
Relevé de décision du Comité Exécutif National
Parti communiste français
Paris, le 13 octobre 2007.
mardi 28 octobre 2008
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1 commentaire:
Et notre conf.-débat du vendredi 7 nov. avec Frédéric Boccara
au bât. des colloques
avec plus de 50 participants !
Parlons en.
La liste de mail "antidotep11"
a été faite pour cela;
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